Depuis la rentrée 2017, une quinzaine d’élèves, de la sixième à la troisième, s’initient aux écritures théâtrales et poétiques, guidés par le dramaturge et metteur en scène Jean-Paul Delore et leurs professeurs, Emmanuel Langlade et Romary Marocco.
Ce projet d’écriture s’avère être un espace d’expérimentation original et d’une grande puissance d’expressivité.
En prévision d’un spectacle autour de ces textes qui sera monté au début de l’année 2022, les élèves participent régulièrement à des stages. Le premier s’est déroulé à Lyon, à la Toussaint 2020, en compagnie des jeunes comédiens professionnels du GEIQ Théâtre. Trois jours de lectures, de jeux et de mises en voix. Le travail se poursuivra avec la même équipe au Théâtre des Quartiers d’Ivry, les 16 et 17 mars prochains. Avant un stage d’été à la mi-juillet.
Lettre de remerciements, rédigée les 26 et 28 octobre 2020 à Lyon par Louise, Salomé, Lilya, Malek, Alric, Arthur.
Nous sommes 6 invités de l’atelier, les autres sont ailleurs, ils écrivent à Alfortville, ou plus loin.
Nous sommes 6 et nous répétons, attentifs, à la Villa Gillet. Lyon, ça joue comme ça : nous sommes six et il y a sept comédiens : Tristan, François, Sacha, Mona, Arthur, Eloïse et Marius. Ils ont de belles voix, certaines sont graves, très graves et quand ils lisent nos textes, dans le sous-sol de la villa, ça résonne, ça vibre. Jean-Paul et son assistante Isabelle ont commencé par faire lire au groupe tous les textes écrits depuis 2017. On ne s’était pas rendu compte qu’il y avait autant d’écritures. Les comédiens du GEIQ théâtre nous accueillent bien gentiment, ils s’intéressent à des textes écrits par des collégiens, ce qui n’est pas dans leurs habitudes. Ils nous font redécouvrir les textes, ils ont des voix professionnelles, c’est étrange et très beau.
J’ai aimé les expériences au micro, quand on chuchotait les mots et que les comédiens lisaient les textes ; c’était comme un écho, il y avait des sens nouveaux sur les mots.
Le dernier jour à la Villa Gillet, un ami musicien de Jean-Paul, Olivier, du collectif ARFI, est venu avec une vingtaine de guitares trafiquées. Il a inventé une méthode pour ceux qui ne savent pas jouer mais qui veulent créer, en groupe, des ambiances sonores. Les guitares étaient augmentées avec des objets inattendus, comme du scratch ou une boite à musique, un miroir, qui étaient fixés sur la caisse (où était glissé un gobelet en plastique) et permettaient de créer des sons étonnants. On suivait les indications d’Olivier, ça donnait l’impression d’un orchestre jouant sous la pluie. Nos textes ont été repris, avec ces sons étranges, comme dans un rêve. Jean-Paul faisait se mêler les voix des comédiens et les nôtres. On voyait bien comment on pouvait mettre en scène les paroles de l’atelier.
On a bien senti que Jean-Paul et Isabelle cherchaient dans toutes les pages les textes qu’ils vont retenir pour mars. On a hâte de retrouver tout le monde à La Manufacture des Oeillets. Je vois des lumières G.R.A.N.D.E.S & S.P.L.E.N.D.I.D.E.S, des spectateurs qui applaudissent sous nos sourires et le rideau qui se ferme !