Le mercredi 11 octobre 2021, nous avons assisté à la Maison des Métallos à une représentation de l’Antigone de Sophocle dans une mise en scène de  Gwenaël Morin.

Ce metteur en scène fonctionne de façon assez étonnante ! En effet, il travaille principalement avec de jeunes comédiens et leur fait apprendre l’intégralité de la pièce. Le soir de la représentation, dix minutes avant d’entrer en scène, il fait tirer aléatoirement les rôles. Ce qui fait qu’un homme peut jouer une femme et vice-versa. Lors de la soirée du 11 octobre, Antigone était interprétée par un jeune homme. 

Le prologue rappelle le combat entre Étéocle et Polynice, fils d’Oedipe, et frères d’Antigone et l’interdiction par Créon, roi de Thèbes et oncle d’Antigone d’offrir une sépulture à Polynice qui pourrit, abandonné aux chiens aux portes de la ville. L’action commence au retour d’Antigone, qui veut honorer son frère en l’enterrant malgré l’édit de son oncle.

Dans un premier temps, Antigone s’entretient avec sa sœur Ismène qui la supplie de ne pas risquer sa vie en essayant d’enterrer Polynice. Antigone, persuadée que ce sont les Dieux qui la guident, brave l’interdit de son oncle.

Arretée en flagrant délit, elle avoue son acte ; le chœur rappelle alors le mécanisme de la tragédie.

Hémon, fils de Créon, supplie son père d’épargner Antigone, sa fiancée, en vain. Celle-ci échange alors ses derniers mots avec le garde avant d’être emmurée vivante.

Le chœur reprend , racontant qu’Hémon, fou de tristesse, s’est suicidé sur le corps d’Antigone et que la reine est morte de chagrin d’avoir perdu son fils. Créon, accablé par son destin et coupable, est maintenant seul, tyran tragique et grotesque à la fois..

Les comédiens jouent dans espace délimité par un grand cercle blanc tracé à la craie. Comme seuls éléments de décor, on trouve une simple chaise en plastique, un mannequin représentant Hémon dans la dernière scène et un panneau en carton peint au nom d’Antigone qui permet les changements de costumes.

Les comédiens portaient des vêtements de ville mais quelques éléments étaient là pour nous permettre d’identifier certains personnages. 

Hémon par exemple, joué par le même comédien qu’Antigone, mettait une longue perruque brune pour incarner celui-ci.

La comédienne jouant un soldat mettait une veste de survêtement afin qu’on puisse la différencier de ses autres rôles. 

Et enfin, Créon portait des genouillères pour se protéger quand il se déplaçait en rampant.

Le jeu des comédiens est particulièrement vif et dynamique. La mise en scène de Gwenaël Morin est concentrée sur le corps, toujours en mouvement. Nous ne pouvons pas nous ennuyer et sommes plongés dans la tragédie d’Antigone. De plus, sa vision de ce personnage en pleine révolte est très touchante, lumineuse et terriblement humaine !

Avis de spectateurs :

J’ai beaucoup apprécié la pièce. Les acteurs étaient très dynamiques et la pièce très amusante. J’ai beaucoup aimé la dernière scène où l’on voit le mannequin d’Hémon se décomposer et les différents membres tomber ! Les personnages étaient attachants. Ce que j’aime dans Antigone, c’est qu’il n’y a pas vraiment de méchant. Je ressens de l’empathie pour le malheureux Créon sur qui le sort s’acharne désespérément… On comprend les enjeux et le point de vue de chacun. Leurs raisons, Antigone qui représente la parole des dieux et Créon celle des mortels ont toutes deux leur importance et leur légitimité. Personnellement, je suis du côté Créon car le châtiment de Polynice était essentiel pour la survie de la ville de Thèbes.

Chloé

J’ai beaucoup apprécié la pièce, la mise en scène et le jeu font qu’on ne s’ennuie pas et nous ne pouvons haïr aucun personnage, même pas celui de Créon que le destin tourmente et nous pouvons nous mettre à la place d’Antigone qui est prête à tout pour honorer son frère. Elle va même jusqu’à la mort en connaissance de cause ! Que de bravoure !

De plus, la scène à la fin était particulièrement drôle avec le mannequin qui se démembre et le comédien de Créon qui s’apitoie sur son sort de façon très amusante !

Yani

Rédaction : Chloé et Yani

Photographies : M. Langlade